Le Service relations Alumni de l’université organisait mardi 4 juin son premier gros événement culturel : un concert de l’Orchestre universitaire de Strasbourg, dirigé par Corinna Niemeyer. Les femmes chefs d’orchestre étant plutôt rares dans le paysage, un débat posant la question du « pourquoi » d’une telle exception a précédé le concert.
« Un réseau d’alumni, ça s’anime ! explique Agnès Villanueva, responsable du Service relations Alumni. Après un temps fort autour de la cérémonie des Docteurs Honoris Causa en mars, le service proposait cette semaine à son réseau (diplômés de l’université, personnels et étudiants) de participer à un double événement culturel : concert de l’Orchestre universitaire de Strasbourg (OUS) et débat autour de la place des femmes dans le monde professionnel de la musique. Une soirée organisée avec le soutien du Service d’action culturelle de l’Unistra, qui a réuni environ 200 personnes dans l’aula Marc-Bloch du Palais U (60% de personnels, 20% d’étudiants, et 20% d’alumni non-universitaires).
« En organisant le concert, j’étais en contact avec Corinna Niemeyer, jeune chef d’orchestre de l’OUS depuis trois ans, qui étudie la direction d’orchestre au Conservatoire supérieur de Karlsruhe, formation dans laquelle on ne compte qu’une femme…, précise Agnès Villanueva. Il nous a alors paru intéressant de provoquer le débat sur les raisons de cette sous-représentation des femmes dans la musique classique, comme chef d’orchestre, mais aussi comme compositeur, et même, dans une moindre mesure, comme soliste. »
27 orchestres, dont 2 seulement sont dirigés par des femmes
La première partie de cette soirée culturelle Alumni s’est donc construite autour d’un débat qui réunissait à une même table quatre femmes qui font carrière dans la musique (interprète, chef d’orchestre, chanteuse lyrique, musicologue, tonmeisterin1...) : Elisabeth Cooper, Corinna Niemeyer, Florence Launay et Dorothee Schabert2 étaient invitées à témoigner de leur vécu de femmes dans un milieu réputé misogyne. Les quatre participantes au débat étant des femmes qui ont plutôt réussi, leur témoignage, très intéressant, était globalement positif. Si Florence Launay a souligné le fait que les femmes chefs d’orchestre sont peut-être confrontées tout simplement aux mêmes difficultés que toutes les femmes qui aspirent à prendre le pouvoir, Elisabeth Cooper et Corinna Niemeyer, toutes deux chefs d’orchestre dans des générations différentes ont plutôt parlé d’affirmation de soi, de sa personnalité, de son style dans la direction d’orchestre, indépendamment du genre. Ce qui ne doit pas faire oublier qu’en France, il existe 27 orchestres permanents, dont 2 seulement sont dirigés par des femmes…
Puis, Corinna Niemeyer a repris sa baguette en main pour diriger avec brio et énergie l’orchestre universitaire qui a interprêté Lalo, Saint-Saens, Elgar et Aften. Un joli moment musical, au cours duquel tout le monde a pu constater que la musique n’a pas de genre !
Caroline Laplane
Dans son discours de réception à l'Académie française le 30 mai dernier, Jules Hoffmann a rendu largement hommage à sa prédécesseuse Jacqueline de Romilly. Nous avons choisi de saluer avec émotion notre Académicien en vous faisant partager un extrait de son discours.
« Dans son argumentaire pour la défense des études classiques, Jacqueline de Romilly regrette la préoccupation exclusive de ce qui est utile et rentable à court terme. En exprimant là encore mon profond accord personnel avec cette position, j’aimerais l’étendre au contexte de la recherche scientifique, qui est souvent guettée par la même préoccupation du court terme. Je suis admiratif devant les progrès de la recherche scientifique appliquée. Mais je plaide fortement pour le maintien dans notre société d’une recherche scientifique fondamentale, mue par la seule curiosité. L’histoire des sciences est constellée de découvertes importantes obtenues à partir de questionnements purement intellectuels. Ironie de cette histoire, la plupart de ces découvertes ont mené à des applications importantes qui n’étaient a priori ni prévues ni même prévisibles. Une société dans laquelle la recherche scientifique fondamentale, mue par la seule curiosité intellectuelle, ne serait plus soutenue perdrait son âme, tout comme une société qui ne donnerait plus à sa jeunesse un large accès aux langues et à la littérature classiques. L’amour du grec et l’amour de l’enseignement ont été de grands moteurs de l’activité intellectuelle et humaine de Jacqueline de Romilly. Mais il y a un autre aspect qu’elle nous révèle dans l’un de ses livres, où elle nous dit : “ J’aime passionnément comprendre, comprendre le plus possible, de tout, toujours. (...) Je retrouve ce sentiment, poursuit-elle, intense et fécond, à la source de toutes les œuvres grecques ; il m’enchante, il me stimule. Et je crois bien qu’il est contagieux.” »
Jules Hoffmann,
prix Nobel de médecine 2011
À l’heure où le Labex Hepsys et le laboratoire ICube sont inaugurés, Serge Potier présente sa mission de vice-président délégué aux Investissements d’avenir (IA).
Votre poste de vice-président délégué aux Investissements d’avenir a été créé lors du deuxième mandat présidentiel d’Alain Beretz, auquel vous êtes directement rattaché.
En effet, c’est une volonté politique de la présidence d’afficher cette mission. J’ai été nommé dès l’élection d’Alain Beretz début 2013 pour mettre en œuvre l’ensemble des dispositifs en lien avec l’Initiative d’excellence (Idex). Ma motivation est véritablement de favoriser la créativité de notre université et de valoriser son potentiel dans le cadre de toutes ses missions : la formation, la recherche et l’insertion professionnelle.
Expliquez-nous ce que sont les Investissements d’avenir ?
Le grand emprunt 2010, ou Investissements d’avenir, est un programme lancé par l’État pour relancer l’activité économique à partir de l’innovation et de la recherche publique. Les Investissements d’avenir se sont traduits par différents appels à projets s’adressant aux universités et aux grands organismes de recherche : Équipex pour Équipements d’excellence, Labex pour Laboratoires d’excellence, ou encore Idex pour Initiative d’excellence.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’Idex de Strasbourg ?
L’Université de Strasbourg et ses partenaires, le CNRS et l’Inserm, comptent 49 projets labellisés, projets dans lesquels elle est impliquée en propre ou en partenariat. L’Idex en est le projet phare puisque seules huit universités françaises ont été labellisées Idex. En plus des dotations directes, qui s’élèvent à plus de 200 millions d’euros, un capital de 750 millions d’euros a été réservé à l’Unistra. Les intérêts générés par le placement de cette dotation Idex (25 millions d’euros par an) serviront à financer les onze projets Labex portés par l'Université de Strasbourg, ainsi que toutes les actions lancées dans le cadre de l'Idex.
Notre projet Idex comporte plusieurs leviers : Recherche, Formation, Développement économique par la recherche, Action socio-cultuelle, Pilotage de l’université et Mise en œuvre. Le levier recherche est bien avancé, celui de la formation est d’actualité puisque nous venons de lancer en mai des appels à projets qui seront examinés par les collégiums en juin, avant qu’une commission Idex ne fasse des propositions en juillet, pour décision du Cévu en septembre.
Je tiens à détailler les processus de choix et de validation des projets : un comité de pilotage Idex examine les différents projets et les enveloppes globales devant y être associées. Les propositions d’actions ou de programmes à lancer sont ensuite transmises au Cévu ou au CS pour débattre de ces propositions et les délibérations de ces conseils sont alors soumises au vote. Le résultat de ces délibérations est ensuite transmis au conseil d’administration qui arbitre si nécessaire et statue quant aux décisions finales.
Jusqu’à quand bénéficierez-vous de ces financements ?
Nous sommes en période probatoire jusqu’au 31 décembre 2015. Nous transmettons chaque année à l’Agence nationale de la recherche (ANR) un bilan d’activité et nous rédigerons un rapport en vue d’une évaluation finale en 2015. Si l’avis est favorable, les financements continueront, tandis qu’un avis défavorable entraînerait la fin des financements. Le bilan de la première année de fonctionnement des Labex a été transmis en mars, et mi-juin, nous enverrons le bilan des actions Idex relatives à l’année 2012. Indépendamment des résultats obtenus, un contexte économique national et international pourrait influer sur la poursuite du projet Idex.
Êtes-vous confiants ?
La Mission Investissement d’avenir (Mia) compte dorénavant cinq personnes, dont deux collègues arrivés en janvier 2013. Restreinte, notre équipe est d’abord animée par la volonté de coordonner la mise en œuvre de l’ensemble du dispositif afin que les leviers mis en route se développent au service de l’innovation et de l’interdisciplinarité, ce pour le bénéfice de tous les acteurs de l’université. La question n’est pas celle de la confiance mais plutôt celle de la compétence comme élément majeur de notre réussite. Nous ne sommes ni optimistes, ni pessimistes, nous sommes actifs !
L’organisation de la gouvernance du numérique se met en place. Elle concerne, d’une part, le pilotage, l’évolution, l’engagement de projets relatifs au numérique et d’autre part, le pilotage des activités relatives au système d’information et les usages du numérique dans l’université. Elle a aussi une mission prospective, d’arbitrage, d’orientations et de décisions.
La gouvernance du numérique est fondée sur un dispositif de pilotage (tableaux de bord, etc.) et un ensemble de comités. « Ça peut paraître compliqué, mais il faut une strate technique qui propose plusieurs scenarii en lien avec les usagers et une strate politique qui choisit un scénario selon des critères stratégiques, politiques et financiers », explique Jean-Yves Pabst. Le vice-président (VP) chargé des finances a élargi son domaine de responsabilité pour y inclure le numérique. Il est le porteur de la politique définie par l’université, en lien avec François Gauer, VP délégué aux Pratiques pédagogiques, et Paul-Antoine Hervieux, VP délégué en charge des Partenariats avec les EPST1 et les collectivités ainsi que du numérique.
Des comités et des orientations
Ainsi, tous les quinze jours, se réunit le Directoire du système d’information (DSI), composé de la Direction générale des services (DGS), de la Direction informatique (DI) et de la Direction des usages du numérique (Dun). Complété par le VP et les VP délégués, le Comité DSI élargi se réunit tous les mois. Cette instance opérationnelle priorise et coordonne les dossiers liés au numérique. Elle propose des projets à arbitrer par le Comité d’orientation stratégique (Cos) numérique.
Quant au Comité de composantes et unités de recherche, structure de proximité, il alimente le Cos par des détections de nouveaux besoins. Le Comité des experts (comprenant des membres issus de l’université, de la CUS, du CNRS, etc.) effectue aussi des propositions dans le cadre de partenariats et/ou d’initiatives vis-à-vis des secteurs public et privé. Il marque la volonté de l’université de participer de manière active aux réflexions conduites sur le territoire alsacien et transfrontalier en matière de grands enjeux du numérique. Ces deux comités d’usagers se réunissent deux fois par an et nourrissent donc en réflexions d’orientations le Cos Numérique. Celui-ci propose au président et au conseil d’administration de l’université des orientations stratégiques concernant le système d’information et le numérique accompagnées d’une proposition de priorisation.
Premier Cos numérique le 8 juillet
« La nouvelle organisation du numérique a pour ambition de permettre un pilotage de ce domaine qui soit le plus transparent et le plus collectif possible. Les différents niveaux de cette gouvernance doivent permettre un échange avec l’ensemble des acteurs, internes et externes, afin de répondre aux enjeux et défis de ce domaine, qu’il s’agisse de l’économie numérique, ou des nouvelles exigences pédagogiques, les Mooc2 par exemple », commente Frédéric Dehan, DGS.
Le premier Cos numérique se réunira le 8 juillet pour définir notamment la réactualisation du schéma directeur numérique, l’évolution d’Alisée, le numérique et la santé, les usages numériques et pédagogiques, etc. Comme le souligne Jean-Yves Pabst : « Sujet transversal, qui impacte l'ensemble des missions de l’université et en particulier celles de la formation et de la recherche, le numérique fait partie de notre vie professionnelle. »
Fanny Del
Les sites universitaires d'Alsace, de Lorraine et d'Avignon ont signé les premiers contrats de site avec la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche (ESR) mardi 4 juin 2013 à Paris. Geneviève Fioraso a indiqué que ces trois contrats de site, nouveau format collectif prévu dans la loi ESR pour succéder aux contrats d'établissement, bénéficient de 8 millions d'euros (4 millions pour la Lorraine, 3 millions pour l'Alsace et 1 million pour Avignon) et de 80 emplois, pris sur les 1000 créations d'emplois pour 2013 annoncés en fin d'année dernière pour la réussite en licence.
Docteur en neurosciences de la Faculté de sciences de la vie à l’Université de Strasbourg, Marie Kneib s’est formée à la gestion de projets à la Faculté des sciences économiques et de gestion. Elle est aujourd’hui coordinatrice régionale chez Alsace Nature.
Marie Kneib avoue volontiers qu’elle avance dans la vie au gré de ses envies. Après un bac scientifique obtenu dans un lycée de Haguenau en 2003, elle intègre la licence Biologie cellulaire et physiologique à la Faculté de sciences de la vie de l’Université de Strasbourg. Pendant son premier cycle, elle se passionne pour les neurosciences et décide donc de poursuivre son cursus universitaire avec un master Neurosciences cellulaire et intégrative puis prépare un doctorat. « Mais même si ma thèse s’est très bien passée, je me suis rendue compte que je ne voulais pas poursuivre dans la recherche », confie la jeune femme de 27 ans. Elle intègre alors le master 2 Ingénierie de projets innovants dispensé par la Faculté des sciences économiques et de gestion, destiné à doter les docteurs en sciences et les ingénieurs de compétences managériales et d’aptitudes complémentaires requises sur le marché du travail.
De l’entreprise au monde associatif
À sa sortie de l’université, sa route bifurque finalement vers un poste de responsable web et communication – un autre de ses centres d’intérêt – dans une petite entreprise de création de progiciels de gestion et de sites web. « J’ai toujours été intéressée par la communication. Lors de mon cursus à l’université, j’ai géré celle des diverses associations auxquelles j’appartenais comme l’Addal, DoctoNeuro, etc. ; à une époque, je m’étais même posée la question de faire de la communication scientifique », explique Marie. Mais elle ne s’attarde pas dans cette voie et saisit l’opportunité de travailler en tant que coordinatrice régionale chez Alsace Nature, une association de protection de la nature et de l’environnement. « Qui ne s’intéresse pas à ces questions aujourd’hui ?, s’interroge Marie pour expliquer son choix. Il s’agissait en outre d’une création de poste de chargé de projets dans une association d’intérêt général, monde qui m’intéresse davantage que celui de l’entreprise. »
Des projets enthousiasmants
Engagée en août 2012, Marie gère depuis des projets de A à Z : recherche d’idées, levée de fonds, établissement de budgets, suivi du projet une fois lancé, etc. « Ce qui me plaît vraiment dans cette structure c’est que les portes sont ouvertes à toutes les idées », confie Marie. La jeune femme a lancé il y a peu un projet sur le gaspillage alimentaire en s’interrogeant sur le devenir des restes dans les restaurants. « L’idée c’est de proposer aux restaurateurs un certain nombre de gestes pour éviter le gaspillage ; nous aimerions que le projet, aujourd’hui en cours, soit lancé dans différents établissements de l’agglomération strasbourgeoise en 2014 pour l’année européenne contre le gaspillage alimentaire », explique-t-elle, enthousiaste.
Un plus sur le marché du travail
Aujourd’hui, Marie est comblée par cet emploi. « La gestion de projets c’était une espèce de vocation pour moi, confie la jeune femme. Et je pense que mon master Ingénierie et projets innovants a été un véritable plus pour mon intégration sur le marché du travail. » La jeune femme ne garde finalement que de bons souvenirs de son passage à l’université : « des enseignements et des labos de qualité, les moyens d’apprendre, etc. ». C’est donc naturellement qu’elle a intégré le réseau des alumnis. « Je ne me suis pas posé de questions. Pour moi c’est un réseau d’entraide ; j’ai trouvé mon premier emploi grâce à mon réseau professionnel donc si quelqu’un peut profiter de mes conseils ou de mon expérience, je l’aiderai volontiers à mon tour ! »
Floriane Andrey
Le chantier de rénovation et de restructuration de la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg avance à bon rythme. L'escalier monumental qui forme le cœur de la nouvelle BNU est posé. Situé sous la coupole de verre, au centre du puits de lumière qui éclairera une grande partie de l'établissement, il sera soutenu par une série de haubans qui se croiseront sous la coupole. Il matérialise un acte architectural fort, au sein d'un bâtiment par ailleurs exceptionnel.
La réouverture de l'établissement est toujours prévue à l'automne 2014, au terme d'un chantier qui aura duré 9 ans et coûté 61 millions d'euros.
C.L.
Investissements d'avenir à l'Université de Strasbourg
25 M€ de dotation annuelle dont :
• 16 M€ pour les leviers Idex
• 9 M€ pour les Labex
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mercredi 19 juin midi pour une parution le vendredi 21 juin 2013.
Consultez les dates des prochains numéros.